Détails de la publication

Diversité, priorité cultuelle et de conservation des espèces forestières anciennement domestiquées (EFAD) du Sud-Bénin

Détails de la publication

• Type:Article
• Domaine: Economie et Sociologie rurale
• Année de publication: 2022
• Auteurs: M. M. L. Atindehou, A. F. Azihou, G. H. Dassou, M. S. Toyi, A. C. Adomou, A. E. Assogbadjo, D. N’dah, B. A. Sinsin
• Cultures: espèces forestières
• Couverture géographique: Sud-Bénin
• Mots clés: Espèces forestières autochtones, priorisation, sites royaux, politique de reboisement, Bénin.

Résumé de la publication

Le règne végétal occupe une place fondamentale dans plusieurs cultures africaines. Certains arbres ont été domestiqués à travers les royautés du Bénin du fait de leur importance socio-culturelle pour les populations et peuvent constituer un matériel d’option pour la foresterie urbaine contemporaine. Le travail a été conduit dans la zone guinéenne du Bénin auprès des populations des Communes de Kétou, d’Abomey et de Lokossa. Il a visé à (i) évaluer la diversité des espèces forestières anciennement domestiquées (EFAD), (ii) analyser l’utilisation des EFAD en relation avec les différents groupes sociolinguistiques et socioculturels de la zone d’étude et (iii) identifier les EFAD prioritaires pour une conservation active. Des enquêtes ethnobotanique et historique ont été réalisées à travers des interviews individuelles semi-structurées auprès de 150 individus composés de dignitaires de cultes endogènes, de chefs de collectivité et de tradithérapeutes. Les taux de citation des espèces, l’indice de valeur d’usage (VU) et l’indice d’importance culturel (IC) ont permis d’établir leur priorité pour la culture. La priorisation des EFAD pour la conservation a été réalisée avec une combinaison de quatre méthodes et neuf critères. Les résultats ont montré que 25 espèces ont été reconnues, identifiées et utilisées comme EFAD. Elles ont été réparties en 14 familles dominées par les Moraceae (16%), Malvaceae (12%) et les Fabaceae (12%) et 24 genres dont le plus représenté a été le genre Ficus 14,28%). L’ancrage cultuel, la valeur ethnobotanique et les potentialités économiques ont été les critères de choix des EFAD par les différents groupes sociolinguistiques et socioculturels. Milicia excelsa, Antiaris toxicaria, Triplochiton scleroxylon, Rhodognaphalon brevicuspe, Blighia sapida, Ceiba pentandra, Irvingia gabonensis, Vitex doniana, Adansonia digitata et Pterocarpus erinaceus sont les huit premières EFAD prioritaires pour la conservation dont la plupart sont reconnues importantes pour les rites endogènes. L’intégration des lois coutumières locales à la compensation écologique offerte par les espèces forestières anciennement domestiquées doit être considérée dans les politiques de conservation pour une meilleure gestion des paysages qu’ils soient à caractère historique ou non.